Contre l'humain, il est des crimes
Contre l'humain, il est des crimes, Jacqueline Persini-Panorias en prend toute la mesure. Quand l'être est détruit, il ne reste « pas un point où s agripper, où se hisser ». Pourtant, par l'écriture, un travail se met en oeuvre, une résistance, une détermination. Malgré l'effroi, une parole cherche une place. Il s'agit de débusquer le crime, qu'il soit évident, massif ou ordinaire, invisible et même dirigé contre soi, il s'agit de résister au meurtre. L'écriture se confronte aux moments où toute parole est engloutie « rayée ta voix, herbe fanée », aux moments où le mouvement s'arrête. Elle lutte contre la répétition désespérante. La parole peut s'essouffler jusqu'à se réduire à une syllabe mais elle ne renonce pas. « Secouée, tremblante, elle reste/Herbe battante la luzerne » Elle s'acharne, forte et fragile comme une herbe. Elle retrouve l'enfant qui voulait parler mais qui n'avait pas d'adresse.
Le texte poétique lui, crée un lien avec le lecteur. Il s'appuie sur les mots de René Char. Il s'inscrit, se tient et forme « un toit partageable entre les humains » Ce recueil de Jacqueline Persini-Panorias touche par détermination et sa vérité.