Conversation sur le temps
À Saint-Émilion, le 28 mai 2011, deux hommes discutent. L'un, Michel Butor, auteur sans pareil, se trouve dans une disposition étrange : l'année passée, il a perdu sa femme et vu paraître, par ailleurs, le dernier volume de ses OEuvres complètes. L'autre, Carlo Ossola, sent que le moment est flottant. Ils se trouvent dans une église désaffectée, dans les limbes en quelque sorte : il ne peut en être autrement, il sera question du temps. Des temps, plus précisément, qui traversent l'oeuvre de Butor et qui se superposent, comme des strates géologiques, dans le corps et l'esprit d'un écrivain de plus de quatre-vingts ans. Qu'est-ce que relire, des décennies plus tard, l'intégralité de sa propre oeuvre ? Comment un lieu, en tant que monument, permet-il de déchiffrer le temps ? Qu'est-ce que le temps une fois que l'homme n'est plus ?
Il était plus que temps - c'est le moins qu'on puisse dire - que cet entretien saisissant soit réédité.