«Voilà ce qui m'enchante chez Douglas Sirk, ce délirant mélange : moyen-âge et modernisme, sentimentalisme et raffinement, cadrages anodins et - Cinémascope endiablé. Tout ça, on le voit bien, il faut en parler comme Aragon des yeux d'Elsa, en délirant beaucoup, un peu passionnément, peu importe, la seule logique dont Douglas Sirk s'embarrasse, c'est le délire.» (Jean-Luc Godard, 1959)
Comme ces quelques phrases de Jean-Luc Godard, cette longue conversation avec Douglas Sirk par Jon Halliday est débordante d'émotion. Elle fourmille d'informations non seulement sur l'œuvre de Sirk entre Europe et Amérique, entre cinéma et théâtre, mais également sur l'histoire et la culture de la période de l'entre deux-guerres en Allemagne, sur l'âge d'or des studios à Hollywood et la place qu'y ont tenue les cinéastes émigrés.
De la filmographie de Douglas Sirk, l'on retiendra surtout ses mélodrames flamboyants, qui aujourd'hui encore inspirent nombre de cinéastes après avoir été l'une des sources d'inspiration de R. W. Fassbinder : Le Secret magnifique, Tout ce que le ciel permet, Ecrit sur du vent, La Ronde de l'aube, Le Temps d'aimer et le temps de mourir... Le livre, paru en Angleterre en 1971, est édité pour la première fois en France.