Winnicott, dont l'interlocuteur privilégié était
l'enfant, se méfiait du langage trop savant des analystes.
Il aimait rencontrer ce qu'il appelait des
«mères ordinaires» et s'adresser aux auditoires les
plus variés pour traiter aussi bien de la dépression
que de l'adolescence, de la pilule que de l'état du
monde.
Derrière cette apparente diversité, le propos - que
trois grandes parties organisent : santé et maladie ;
la famille ; réflexions sur la société - vise, non pas
à enseigner doctement, mais à converser, et, sans
avoir l'air d'y toucher, à jeter le trouble dans les
idées reçues par chacun. Rien de plus efficace, dès
lors, qu'une pensée complexe exposée dans des
mots simples ; rien de plus tonique que la fraîcheur
d'esprit, le paradoxe et l'humour.