En 1886, Charles Gide rejoint le mouvement coopératif qui se réorganise en France. Il va lui donner une doctrine - celle de l'Ecole de Nîmes -, rapidement condamnée par les libéraux qui y voient une dangereuse dérive socialiste, et considérée avec méfiance par les socialistes qui la jugent trop «bourgeoise».
Il défend l'idée d'une coopération émancipatrice, structure d'apprentissage de la démocratie et de l'efficacité économique, porteuse de l'intérêt général, permettant d'abolir le régime du profit sans tomber dans l'étatisme, fournissant des avantages immédiats et évidents aux classes populaires et qui, par essaimage, peut s'étendre à toute la société. Il combat la conception libérale et patronale de la coopération. Il situe cette dernière au sein de l'économie sociale, organisée autour des idées d'association et de solidarité.
Il participe à la construction de la Fédération nationale des coopératives de consommation, s'intéressant à leurs problèmes concrets de gestion et aux conflits permanents qu'elles ont avec le commerce privé. Il tente d'éviter le «schisme coopératif» - la sécession des coopératives liées au Parti socialiste - mais n'y réussit pas. Devenu Président de la Fédération en 1902, il commence à poser des jalons pour la réunification du mouvement. Le présent volume rassemble des textes qu'il a publiés sur ces thèmes entre 1886 et 1904.