Deuxième « pièce romaine » de Robert Garnier, Cornélie met en scène le double malheur de l'héroïne éponyme : la mort de Metellus Scipion, son père, s'ajoute à celle de Pompée, son époux. La disparition de ces deux grands capitaines annonce la fin des valeurs pour lesquelles ils combattaient. Aux héros de la liberté dont s'enorgueillissait la Rome de la République triomphante s'oppose le liberticide César. La ruine de Rome et, en filigrane, celle de la France des derniers Valois s'expliquent par la cupido regni et « l'ambicieux discord de ses Citoyens ». Telle est la leçon que Robert Garnier n'a de cesse de répéter, posant la question du bon gouvernement. Le texte, établi d'après la dernière version de l'auteur, est accompagné des variantes des précédentes éditions.