Cette réflexion prend appui sur plusieurs recherches ethnographiques
consacrées à l'étude de la place et du rôle du corps dans l'action
éducative spécialisée. Il s'agit de faire du corps le point de départ
d'une réflexion destinée à éclairer les enjeux à l'oeuvre dans le rapport
à l'autre, lorsque celui-ci présente un handicap. L'auteur propose ici
un travail d'élaboration en utilisant un matériel conceptuel issu des
sciences humaines, de la philosophie et de la psychanalyse.
Pourquoi le corps est-il source de préoccupation permanente ?
Quels sont les enjeux relatifs à la corporéité dans l'action éducative ?
Pourquoi l'apparence a-t-elle tant d'importance ? Que nous révèle ce
«souci» du corps ? L'auteur tend à montrer que l'autre, présentant un
handicap, est perçu d'emblée comme radicalement différent et qu'il
doit être rendu semblable. À cette condition seulement il sera considéré
comme autre soi-même et pourra être aidé. Mais peut-on considérer
que ce rendre semblable puisse constituer le but de l'action éducative ?
L'éducation ne relève-t-elle pas plus d'une éthique que d'une morale ?
Mais quelle éthique serait à même de faire valoir la singularité d'un
autre devenant sujet ?
Cet ouvrage est susceptible d'intéresser les professionnels de
l'éducation spécialisée travaillant auprès de personnes handicapées
dans des institutions médico-sociales, les psychologues, les formateurs
en travail social.