Exhumer la figure de Léon Pierre-Quint,
personnage complexe injustement oublié,
critique littéraire et éditeur majeur de la
première moitié du vingtième siècle &
démystifier la légende inepte du «sage»
ou de l'«ange» dont est entachée l'image
de René Daumal, l'un des hommes, certes
poète, les plus radicalement lucides que
l'entre-deux guerres ait connu - voilà le
mérite de cette correspondance inédite.
Des balbutiements du Grand Jeu aux
années noires de la 2de guerre mondiale,
ce ne sont pas moins de 180 lettres, ici
dévoilées, qui témoignent des échanges
entre le très attentif directeur-passeur
des éditions du Sagittaire, et un René
Daumal du quotidien qui n'a «pas d'autre
gagne-pain qu'écrire, réviser, traduire,
corriger des épreuves, rédiger des "prières
d'insérer", [...] etc. en tirant fréquemment
la langue», et qui dans l'envoi de sa Guerre
sainte écrit : «À Léon Pierre-Quint / qui
avidement en chacun / cherche la / Pierre
angulaire / et / la Quint e-essence / et le
lieu / où les Solitudes se rencontrent».