Christian Beck, auteur de nouvelles et de pièces de théâtre, rédacteur de revues littéraires autour de 1900, était plus jeune que Gide. C’était un original, anti-conformiste au-delà de toute imagination. Ses lettres sont souvent traversées d’éclats de colère, de pointes critiques, d’amertume et aussi d’amusement; on sait qu’il peinait à obtenir quelques lignes de réponse de Gide, dont il voulait avoir l’avis sur tout ce qu’il faisait. Mais Gide, de son côté, était curieux de voir quels développements toujours imprévus prenait la vie de son ami, et bien souvent, en plus des réponses brèves qu’on lui arrache, il s’étend en longs commentaires sur Christian Beck, ou sur lui-même et le sens de certaines de ses œuvres. Auprès de Beck, un Gide parfois imprévu se dévoile. L’édition très soigneuse de M. Masson, directeur du Bulletin des Amis d’André Gide, explique toutes les allusions et circonstances qui rattachent cette amitié à vingt années d’histoire littéraire.