Grâce à ces documents l'historien, remontant le temps qui le sépare de 1578, peut prendre le pouls du monde d'alors: Genève et Bèze, sont inquiets, car menacés par les troupes du duc de Nemours et par une épidémie de peste qui entraîne la fermeture de l'Académie et la mise en quarantaine de la demeure de Bèze. Le royaume de France est au bord de l'implosion, la maison de Valois étant de plus en plus en butte aux critiques. Les hostilités qui opposent en Allemagne l'aile droite du luthéranisme aux disciples de Mélanchthon, aux Calvinistes et à leur sympathisants se déchaînent et créent des remous qui se font sentir jusqu'à Genève, où l'on saisit très bien les néfastes retombées politiques que ce conflit entraîne pour les Eglisesde France. Aussi s'y livre-t-on, tout en travaillant déjà au projet de la fameuse Harmonia confessionum (1581), à une intense activité typographique visant à dénigrer l'oeuvre de la Formule de concorde dirigée par Andreae et Auguste de Saxe. Parmi ces publications, cette correspondance nous permet de découvrir un traité jusqu'ici inconnu émanant du cercle de Bèze.