Pékin, 1929 : une soirée chez des
amis. Elle, sculpteur américaine ; lui,
jésuite français, paléontologue, envoyé
en Chine pour poursuivre ses recherches.
Leur rencontre fortuite marque le début
d'une vive amitié qui résista aux longues
séparations.
Lorsqu'ils sont à Pékin, Pierre Teilhard
et Lucile Swan prennent l'habitude d'échanger à l'heure du thé. En cas
d'absence de l'un ou de l'autre, ils prolongent volontiers leurs entretiens
par l'écrit. Entre 1932 et 1955, ils échangent une correspondance
régulière et abondante. Publiées pour la première fois en français, ces
lettres sont le lieu d'un véritable dialogue nourri par la confiance où
s'éclairent les multiples facettes de leur personnalité et de leurs aspirations.
Cette correspondance présente plusieurs intérêts. Le lecteur suit
pas à pas l'évolution de cette profonde amitié. Il assiste à la genèse des
travaux du savant, à la maturation progressive de sa pensée, notamment
à propos du Phénomène humain, et il perçoit ses réactions face
aux réserves des milieux romains. Il peut identifier le vaste réseau de
relations nouées par les correspondants et connaître le milieu de vie
des étrangers dans la Chine de l'entre-deux-guerres. Enfin, il a l'occasion
de suivre Teilhard dans ses nombreux déplacements en Asie, aux
États-Unis et en Europe.
Si d'autres correspondances entre Teilhard et une femme ont déjà
été publiées en français, celle-ci se distingue par son ampleur. Pour
s'orienter, le lecteur trouvera en introduction deux témoignages :
celui de Pierre Leroy, jésuite et ami de Teilhard, et celui de Mary
Wood Gilbert, nièce et confidente de Lucile Swan. Grâce aux post-faces
de deux spécialistes de l'oeuvre de Teilhard, Thomas M. King et
Gustave Martelet, il pourra mieux saisir le rôle tenu par les femmes
dans la vie et dans la pensée du savant jésuite et ainsi mieux
comprendre celui de Lucile Swan.