Correspondances
Une promenade dans la forêt finlandaise, la caresse de l'écorce des arbres, un refrain d'Elvis Presley, un navire flottant dans le ciel de l'Irlande du Moyen Âge, un alpiniste désenchanté, le chant d'un flocon de neige, les eaux souterraines de Paris, des oeuvres de Giuseppe Penone, David Nash ou Tomás Saraceno... L'air de rien, brodant à partir d'un souvenir personnel, d'une anecdote ou d'une rencontre avec un artiste, Tim Ingold prend soin des mots et des idées, et maîtrise à la perfection l'art d'un récit qui monte progressivement en puissance théorique, renversant les manières d'envisager notre rapport au monde. Correspondances, c'est à la fois la forme de ces courts textes écrits comme s'il s'adressait à un ami ; c'est aussi, sur le fond, son objectif ultime : cesser de se confronter aux choses et tenter de correspondre avec elles en tissant un dialogue fertile pour la pensée, condition sine qua non pour avoir une chance de retomber amoureux du monde.
« Pour qu'une pensée soit une idée, elle doit déranger, perturber, telle une rafale de vent sur un tas de feuilles mortes. »