Le goût de la parure a précédé les habits. Cette remarque est de tous points confirmée par les faits. Dans les temps primitifs de la Gaule, les habitants marchaient entièrement nus, ils se tatouaient comme les sauvages, et portaient comme eux des colliers et des bracelets formés de coquillages, d’arêtes de poisson, de petits os, de dents d’ours, de rondelles découpées dans la pierre ; ils taillaient leur barbe en pointe, et, comme si les coiffeurs eussent déjà fait leurs premiers essais, ils relevaient sur leur front une grosse touffe de cheveux. Cet état de simple nature se modifia après une longue suite de siècles, lorsque des hordes descendues des hauts plateaux de l’Asie vinrent prendre possession, de la Gaule quinze cents ans avant notre ère et enseigner aux habitants l’art de tisser et de teindre...
Les Francs portaient un justaucorps serré à manches très courtes, par-dessus le justaucorps un petit manteau vert avec des bordures écarlates, un baudrier qui soutenait leur épée, un large ceinturon décoré de bossettes en métal, et des brodequins lacés en peau garnie de son poil. Leurs jambes étaient nues, leur visage rasé, sauf un étroit cordon de favoris, leurs cheveux coupés derrière la tête, de pleine venue sur la partie antérieure et relevés de manière à former un haut toupet. Les femmes avaient à peu près la même tunique que les hommes, les bras nus et le haut de la poitrine découvert, ce qui explique certaines dispositions des lois salique et ripuaire d’après lesquelles l’homme libre qui touchait au-dessus du coude le bras d’une femme libre lui payait à titre de dommages et intérêts 1.200 deniers, et 1.800 quand il touchait les seins, soit 3.700 francs de notre monnaie...
Le signe le plus certain d’une civilisation avancée c’est l’harmonie entre les mœurs, les diverses expressions de l’art et les produits de l’industrie. « Montre-moi ton mobilier, (ou ton costume), et je te dirai qui tu es ».