Coup d'État à l'Élysée
Le coup d'État du 2 décembre 1851 a profondément divisé les Français.
Après plus de cent cinquante ans, le temps est venu de dépasser les visions partisanes et, par le recours aux sources et aux témoins, de rechercher la seule vérité historique.
Le coup d'État est narré ici d'heure en heure, parfois de minute en minute. Pour décrire sa longue préparation, son accomplissement en quatre jours - soixante mille hommes de troupes engagés contre les barricades - et l'écrasement final de l'insurrection, il fallait l'art consommé du récit et l'objectivité que l'on connaît à Alain Decaux. Il fait du lecteur un témoin à part entière. À l'aube du 2 décembre, il découvrira ces deux phrases affichées sur les murs de Paris :
« L'Assemblée nationale est dissoute. Le suffrage universel est rétabli. » Il comprendra et jugera.
Il s'interrogera aussi : le coup d'État est-il vraiment né, en 1851, d'une simple opportunité politique ? Ne s'agirait-il pas plutôt d'une réflexion nourrie, durant trente ans d'exil, par Louis-Napoléon Bonaparte ? À peine parvenu à l'âge de raison, il a vu Napoléon Ier, son oncle, à la veille de partir pour Waterloo, le regarder longuement. Après quoi, il l'a entendu prononcer ces quelques mots : « Peut-être est-il l'avenir de ma race ? »