Course, piraterie et économies littorales
Au-delà du cliché et du mythe qui auréole le corsaire et le pirate, la recherche, depuis quarante ans, a étoffé notre connaissance de la course et de la piraterie en élargissant l'espace géographique et en liant ces phénomènes aux différents domaines de l'histoire. La Revue d'histoire maritime aborde la question dans le présent numéro de l'économie littorale, à travers le dossier « Course, piraterie et économies littorales (XVe-XXIe siècle) ». Tout système de course, de piraterie ou de flibuste ne peut pas vivre en vase clos mais s'inscrit dans des logiques économiques multiformes avec, au premier plan, des bases portuaires, des cités maritimes et leurs ramifications sociales et économiques, des marchands, négociants et armateurs aux consuls et diplomates. Si la course et la piraterie en Méditerrannée et aux Antilles à l'époque moderne paraissent comme des sujets plus classiques, le dossier, opérant la synthèse mais sans confondre, aborde la question par des biais plus insolites comme en Zélande ou à Morlaix, et envisage avec le regard du chercheur la question de la piraterie en notre début de siècle.
Le présent numéro de la Revue comporte un second et important dossier, consacré aux « Colonies marchandes dans les ports européens à l'époque moderne ». Le cosmopolitisme est un fait structurel de l'histoire des villes portuaires, qui transcende les clivages sociaux, puisqu'on le retrouve aussi bien dans les catégories populaires que dans les élites négociantes. Ces colonies étrangères favorisent l'internationalisation du négoce européen. À l'époque moderne, la relative imprécision du statut juridique de l'étranger, l'application laxiste des règles et des conditions locales particulières ont pu conduire à des situations très complexes. Sont étudiés ici les cas de Venise, Naples, Cadix, Bordeaux, La Rochelle et Hambourg.