Le péché, une notion dépassée ? Un dogme amené à disparaître
dans un christianisme enfin «libéré» ? Le mot
semble avoir déserté les églises et les consciences. Le
christianisme serait-il devenu une religion sans péché ?
L'histoire, la théologie, la foi même donnent cependant tort à
une telle interprétation. Sans le lier nécessairement à une culpabilité
tenace et paralysante, le péché est ce qui permet de comprendre
non pas le seul rapport de l'homme à Dieu mais l'homme
lui-même. Quiconque s'interroge sur le sens de l'existence rencontre
le péché, lequel ne fait pas simplement référence à la
faute, pas plus, d'ailleurs, qu'à une noirceur indéracinable de l'âme
humaine.
Ainsi, le péché n'est pas seulement l'affaire des croyants : il dit
quelque chose de fondamental sur l'homme, sa liberté, sa vocation
et sa responsabilité.