Les femmes tuent. L'ambition de ce livre n'est pas de retracer la réalité de la criminalité féminine, mais plutôt d'interroger la perception construite autour de quatre grandes affaires qui ont engendré fascination, attirance ou dégoût pour la figure de la femme criminelle. Ces récits ont forgé une représentation déformée, dans laquelle les crimes de femmes sont ramenés, à un moment où à un autre, à des passions - l'amour, la sexualité, la jalousie, voire la folie étant souvent évoqués comme les principaux motifs.
Nous y retrouvons Germaine Berton, l'anarchiste qui a voulu venger la mort de Jaurès en 1923. Les affaires Borlet et Nozière, en 1891 et 1934, plongent les lecteurs dans les méandres sordides de deux familles présumées incestueuses. Enfin, en 1891, le célèbre procès de l'agence d'avortement des Batignolles met en scène la « femme Thomas », accusée d'avoir pratiqué des avortements, et les femmes qui, passées entre ses mains, ont pu être identifiées par la justice.
La couverture médiatique entourant ces crimes a joué un rôle essentiel dans la construction de ce qu'est alors la « bonne » moralité féminine. Ce livre examine ainsi non seulement la façon dont ces affaires ont été façonnées dans les médias, mais aussi les stéréotypes et clichés qui, encore aujourd'hui, imprègnent notre perception de la criminalité féminine.