La formation à la fois de psychologue, de juriste et de criminologue de l'auteur et une
pratique dans de nombreux milieux de «transgresseurs de la loi» (prison, juridictions pour
jeunes, etc.) l'ont amené à trouver dans Wittgenstein un prolongement de ses expériences
ou une nouvelle manière de les interpréter. Ce fut au départ et principalement à travers
le concept de jeu de langage qu'il a introduit et qui soulève dans son prolongement de
nombreuses questions. Chacun de nous a un jeu de langage propre qui résulte à la fois du
milieu dans lequel il vit et a vécu, de ses expériences et ses apprentissages en rapport avec
lesquels il construit son lien aux autres. Le travail présenté ici est un essai qui prend cette
notion comme point de départ.
Au-delà d'une définition, on en arrive à poser ce que Wittgenstein et ses commentateurs
ont appelé les «maladies» du langage et les thérapies possibles. Également à son origine,
la manière dont la sensation et le jugement perceptif constituent un mode de codage de la
réalité qui détermine chez l'animal comme chez l'homme le fonctionnement de la pensée dans
leur manière d'agir.
Il s'agit en plus de voir, dans le cadre de la communication, le type de compréhension qu'a le
sujet de l'acte qu'il commet, le sens que peut avoir le mensonge qui apparait chez lui comme
mode d'adaptation, ainsi que le jeu possible des facteurs inconscients et la manière dont
Wittgenstein en débat avec Freud.