Les crises idéologiques se manifestent par l’émergence de nouveaux langages, qui permettent de rallier des disciples. Les concepts sont souvent des mots d’ordre (inclusivisme, décolonisation, intersectionnalité) qui servent à condamner ceux qui les questionnent. L’écriture dite « inclusive », par exemple, illustre comment une revendication sociale annule un savoir (en l’occurrence linguistique) et légitime une forme d’intimidation morale.
Dans l’université ou les médias, la sommation idéologique prend désormais un ton comminatoire. La langue devient le lieu d’un discours doctrinal qui est simultanément un moyen d’exclure les adversaires et de propager les connivences militantes: qui n’adhère pas au nouveau dogme est passible de « cancellation ».
L’urgence de rationalité a mobilisé des linguistes pour fournir des analyses à ces distorsions et dérives, où se mêlent rhétorique et idéologie.
Avec les contributions de :
Sonia Branca-Rosoff, Jean Giot, Yana Grinshpun, Danièle Manesse, John McWhorter, François Rastier, Georges-Elia Sarfati, Jean Szlamowicz, Chantal Wionet.