Comment rendre compte et partager des relations que l’on peut entretenir avec des œuvres et/ou avec des artistes que nous n’avons pas connu·es ? Une critique dansée est-elle possible ? À quoi peuvent ressembler les pratiques critiques d’une performeuse~écrivaine lesbienne et féministe ? Cet ouvrage tente de répondre à ces questions en suivant la recherche-création de Pauline L. Boulba, chercheuse en danse et artiste chorégraphique.
Il s’arrête sur trois œuvres Une hypothèse de réinterprétation de Rita Quaglia (2009), histoire(s) d’Olga de Soto (2004), et Admiring la Argentina de Kazuo Ôno (1977) dont il dégage des outils pour penser la réception en danse comme un espace de création. Puis il retrace la trajectoire de Jill Johnston dont il s’inspire : cette critique de danse et performeuse dans les années 1960 aux États-Unis, lesbienne radicale, pour qui les pratiques critiques étaient des lieux d’invention de soi.
Emaillé d’extraits d’un journal de bord, de fragments critiques et de matériaux de performances, ce livre dessine un travail de recherche original, singulier, et traversé d’affects. CritiQueer la danse rend compte d’une tentative de substituer à des pratiques critiques d’art hégémoniques des perspectives queer et féministes.
Pauline L. Boulba est artiste et chercheuse en danse. Elle est diplômée d’une thèse en recherche-création au département Danse de Paris 8. Son travail propose une perspective queer et féministe de l’histoire de la danse. Depuis 2015, elle a créé plusieurs pièces : le triptyque La langue brisée ; As Buffard As Possible ; Ôno-Sensation. Depuis 2020, elle initie un projet collectif intitulé J.J. autour de Jill Johnston (1929-2010) et qui donne lieu à une pièce, un film et un livre.