Une histoire intégrale des doctrines chrétiennes, au-delà des limites entre Eglises. Elle permet de comprendre vingt siècles de vie intellectuelle, dans tous les domaines : philosophie, droit, art, sciences, littérature, politique.
Le VIIe siècle est un nadir dans l'histoire du christianisme latin ; la fin du XIIIe siècle connaît l'apogée d'une théologie universitaire nourrie d'un perpétuel débat avec la pensée philosophique grecque transmise par les traductions de l'arabe.
La période connut des controverses majeures : sur la reviviscence d'une forme d'adoptianisme en Espagne ; sur la prédestination ; sur la théologie de l'Eucharistie. Anselme de Cantorbéry apporte à la théorie de la Rédemption une systématisation d'où devra partir toute réflexion ultérieure. La pratique latine du pouvoir pontifical reçoit une théorie qui lui correspond ; plus largement, l'Eglise latine pense les raisons de sa rupture avec l'Eglise byzantine.
Lorsque cette période s'ouvre, l'Occident chrétien est héritier de la synthèse augustinienne aménagée au concile d'Orange et spectaculairement vulgarisée par Grégoire le Grand. Lorsqu'elle s'achève, il détient une nouvelle synthèse doctrinale qui réunit, par delà toutes les divergences, des penseurs parmi les plus puissants de toute l'histoire chrétienne, un Thomas d'Aquin, un Bonaventure ou un Duns Scot.