Croyance et soumission
Nous nous croyions sortis de la soumission, nous pensions même être libérés des dogmes et autres asservissements. Pourtant, nous devons constater un retour en force de toutes les formes d'acceptation à des injonctions extérieures, religieuses mais pas seulement. Il ne s'agit pas pour autant de se montrer accablés en « reconnaissant » que les hommes inexorablement aiment leur servitude. Contre l'idée de servitude volontaire, qui ne serait que l'autre nom de la lâcheté ou de la paresse, l'auteur se propose, partant de la lecture de Spinoza et de Freud, de comprendre ce qu'est l'essence même de la soumission et comment elle produit toutes sortes de croyances, dont les plus puissantes sont religieuses. Le progrès du savoir devait détruire les superstitions et donc l'asservissement. On propose ici le chemin inverse : ce n'est pas parce que les hommes croient qu'ils sont soumis, mais c'est parce qu'ils sont soumis d'abord à leurs propres affects que les hommes croient en toutes sortes de superstitions qui sont autant de chaînes. Le sujet est d'abord assujetti à ses propres affects et seule la connaissance de cette mécanique affective peut laisser entrevoir l'espoir d'une libération.