L'occupation anglaise
de l'Aquitaine, à partir de 1152, divisa les
seigneurs gascons pour des siècles.
En plein XIIIe siècle, Henri III d'Angleterre
envoya Simon V de Montfort,
comte de Leicester, pour restaurer
son autorité dans le duché.
Ce personnage intelligent et zélé parvint
à soumettre les seigneurs rebelles
et renforça les territoires de la Marche,
sur la rive droite de la Dordogne, reliant
les places de Blaye, Bourg et Fronsac
qui en étaient les maillons. En 1249
il fit construire l'imposante forteresse
royale de Cubzac, au plan en bastide :
son implication militaire et son aspect
novateur dans la stratégie anglaise de
développement sont remarquables.
Cubzac fut l'objet d'interventions
de puissants personnages des deux
royaumes, de rebondissements
politiques, d'alliances et de trahisons...
En 1453 la bataille de Castillon donna
la victoire aux Français. Cubzac se
meurt, mais la seigneurie s'éveille
sous l'impulsion économique donnée
par la maison noble du Bouilh et les
exploitations rurales locales, au point
qu'elle devint, au XVIIIe siècle, l'une
des plus belles de la contrée : le voisin
marquis de Fronsac, cousin du roi de
France Henri II, la voulut suffisament
pour l'avoir finalement.
Comme beaucoup de ruines, Cubzac
est nimbée d'une légende, accrochée
au fil du temps : celle de Renaud de
Montauban et des Quatre Fils Aymon,
une des grandes gestes de la littérature
médiévale classique.
L'histoire de Cubzac, jamais écrite,
s'avère passionnante. Son récit permet
au lecteur, livre en main, de parcourir
la région, d'observer les ruines, et de
voyager dans le temps.