Culpabilité, paralysie du coeur
Pourquoi croit-on que « c'est de notre faute » ? Pourquoi se sent-on si souvent coupable de telle pensée ou émotion, de tomber malade, de ne rien faire ou même d'aller bien ? Pour s'expliquer un malheur ou un échec, voire pour l'accepter, nous nous disons que c'est parce que nous avons fait quelque chose de mal. « Si j'avais agi autrement, cela ne se serait pas passé. » Le mécanisme est tel que la toute-puissante culpabilité arrive à prendre la place du Dieu Unique. Pour l'auteure, c'est un dysfonctionnement qui menace à tout moment de s'interposer entre l'humain et le « Tout-Autre ». Mieux : ce n'est pas du côté de Dieu qu'il faut chercher l'accusation. Ainsi, dans l'évangile de Luc, Jésus guérit le paralysé en lui disant qu'il est libre de toute faute, comme si c'était la culpabilité qui le paralysait. A la suite de cette partie narrative, Lytta Basset analyse aussi bien le discours sur la culpabilité chez Freud, Dolto ou Miller que celui de certains philosophes (Ricoeur, Nabert) pour finalement discuter les grandes orientations de la pensée protestante sur ce sujet : il y aurait moyen d'évangéliser le sentiment de culpabilité.