L’Éthiopie est le cadre d’un récit de voyage qu’André Ruyters publie dans la N. R. F. et que nous reproduisons ici. La première partie (octobre 1911) s’intitule simplement « Addis-Abeba », les deux suivantes (décembre 1911 et mai 1912) prennent le titre que nous avons choisi pour cette édition. Il est trompeur puisque la destination n’est pas atteinte dans les pages publiées, alors que le voyage se poursuivit bien jusqu’à Djibouti, d’où il comptait embarquer le 3 mai pour arriver à Marseille le 14 – il donne ces dates à André Gide sur une carte postale envoyée d’Addis-Abeba le 8 avril.
La caravane, tant bien que mal, se met en marche et André Ruyters raconte les paysages, les hommes et les femmes, les coups de fusil, les bonnes et les mauvaises rencontres... C’est vif, non exempt des préjugés de l’époque. Les traits de femmes croisées au retour de leur corvée d’eau sont épaissis par « le sang impur du nègre ». Dans la facture de cases grossières, « on sent la main du nègre ». N’en jetez plus...