« Tous les enfants inventent des patries imaginaires, tous les enfants créent un monde à leur mesure, et pourtant, tous les enfants ne deviennent pas écrivains. Il faut avoir vécu la perte de ce pays d'enfance comme un véritable exil pour devenir écrivain. Il faut avoir cru de toutes ses forces dans l'existence de ce pays pour placer plus tard tous ses espoirs dans les artifices de la création littéraire. Tout écrivain est un être en exil, réfugié de l'enfer ou chassé du paradis, fût-il un archipel imaginaire. »
Dans ce récit autobiographique, Emmanuel Ruben retrace avec virtuosité les étapes qui ont jalonné la construction de son « archipel imaginaire », chaîne secrète qui relie tous ses livres. Cet essai est aussi une réflexion passionnante sur la littérature et l'art du roman, « tentative infinie de dresser d'un territoire donné une carte grandeur nature », et sur le lien physique de l'écriture à la vie.