Lorsque Malte, cinq ans, rencontre cet homme blond qui lui parle à la grille de la crèche, il voit en lui un ami. Roger a l’air gentil lorsqu’il lui propose son aide pour garder un secret. Enfin quelqu’un qui lui accorde ce semblant d’attention que sa mère et le compagnon de celle-ci, sous l’effet de la colère ou de l’alcool, lui refusent. Roger rencontre sa mère, se fait insistant, trop aimable, propose de le garder… Spectacle que le Témoin, depuis sa fenêtre donnant sur la crèche, observe d’un mauvais œil. Il va falloir agir : telle est aussi la conclusion à laquelle parvient Nozat, stagiaire à la crèche et hacker en herbe, lorsqu’il tombe par hasard sur des mails pour le moins inquiétants. Le refrain de la comptine chantée à la section Coccinelle prend de sinistres accents : « dans les eaux profondes » naissent d’obscurs sentiments qui menacent la magie de l’enfance. Une œuvre subtile et magistrale confirmant le talent de la jeune romancière suédoise.