S’il est un pays qui concentre dans son cinéma tous les excès et les contradictions de la société, l’Italie peut sans doute être celui-ci. La richesse de sa culture et les méandres de son histoire ont en effet toujours inspiré les intellectuels italiens parmi lesquels de nombreux cinéastes talentueux avides de montrer sur grand écran, dans les cris de joie ou de colère, le sentiment et les frustrations du peuple face aux puissants. [...]
Placés au cœur des intrigues, de la comédie populaire au giallo, la politique, la violence, le sexe et la religion ont donc naturellement polarisé l’attention des pouvoirs publics depuis les tout premiers jours du cinématographe. » Christophe Triollet
Pour le huitième volume de sa collection Darkness, censure et cinéma, Christophe Triollet a fait appel à dix enseignants et chercheurs en cinéma pour évoquer différents aspects d’un cinéma italien viscéralement en marge. Un ouvrage de passionnés érudits qui revient au fil des articles sur la fantaisie baroque de Fellini, l’entreprise de destruction de Pasolini, la farce (ou force) caustique de Marco Ferreri, les films de cannibales de Ruggero Deodato et d’Umberto Lenzi, le réalisme documentaire de Gomorra. Dans sa volonté d’ouverture et de diversité, Darkness, censure et cinéma en Italie propose également un éclairage original sur deux réalisateurs connus pour leurs films gore, Lucio Fulci, anticlérical dans ses comédies, et Joe d’Amato, pornographe de l’extrême. Et d’évoquer la filmographie de Silvano Agosti, cinéaste révolté qui, face à la censure, a choisi la voie de la radicalisation et de la clandestinité.
Darkness, censure et cinéma en Italie restitue toute le mordant, la folie, la créativité d’un cinéma italien qui aime jouer avec les interdits.