De la burqa afghane à la hijabista mondialisée
Cet ouvrage se pose en premier lieu la question de savoir comment, en l'espace de quinze ans. la burqa, une des formes les plus anciennes du voile intégral, après avoir été l'objet de toutes les condamnations en tant que symbole de l'oppression des femmes, en est venue à représenter le contraire dans des cercles qui prétendent tout autant soutenir les droits humains en 2016 qu'en 2002. Puis, l'essor et la mode branchée des jeunes musulmanes sont discutés, en particulier l'émergence de la figure emblématique de la hijabista, pour conclure que, peut-être, seule la mode sauvera les femmes du voile intégral...
Est-ce la fréquentation de l'art qui a donné à l'anthropologue un don d'observation exceptionnel, s'attardant sur des détails, menus mais pertinents, du vêtement ou de la décoration des habitations, retournant contre la culture islamique cette arme, le regard, dont cette culture a fait le « responsable de tous les dévoiements » ? Toujours est-il qu'en l'associant à la méthode de l'historienne, l'auteure nous permet de réfléchir sur cette burqa devenue l'emblème de la répression des femmes, ainsi que sur le port du voile en général, tel que nous le voyons de plus en plus adopté dans notre paysage urbain occidental, et d'y réfléchir en dehors de ce qu'elle n'hésite pas à appeler « l'hystérie ». celle des politiques qui s'insurgent et légifèrent précipitamment, aussi bien que celle des prédicateurs doctrinaires qui en font un idéal de la féminité.