De la croix de fer à la potence
Fils d'un général bavarois, Roland von Hoesslin, comme nombre de ses pairs, a cru au national-socialisme d'Adolf Hitler et au bien-fondé de la guerre de 1939. Jeune officier, décoré de la Croix de fer pendant la campagne du désert, c'est une blessure reçue au combat qui, pour ce chrétien, fait office de « chemin de Damas ». Il s'interroge et manifeste en 1943 son opposition au radicalisme hitlérien. Il est alors contacté par le colonel von Stauffenberg, un camarade de régiment, qui lui fait part de sa résolution de préparer un coup d'Etat contre le Führer. Après l'échec de l'attentat du 20 juillet 1944, Hoesslin fait partie de la première charrette des condamnés alors qu'il n'a joué aucun rôle actif dans le complot.
Sous la plume d'Augustvon Kageneck, la figure de cet homme méconnu, militaire, aristocrate, catholique, se révèle peu à peu dans toute sa dignité. L'auteur s'appuie en outre, pour restituer son parcours, sur une riche correspondance, significative des doutes qui habitèrent plus d'Allemands qu'on ne le croit généralement.