La jeunesse occidentale des années 1950 et 1960 s'est
construit un univers propre, avec ses lois, ses codes, ses valeurs,
et l'a organisé autour d'une musique neuve et forte : une culture
rock. Au coeur de cette culture, il y avait la volonté de se différencier
du monde adulte, de s'opposer à ses compromissions et
à ses censures. La rébellion s'est avérée le mode de fonctionnement
privilégié de la culture rock. Très vite, pourtant, l'utopie a
fait place à l'amertume. On a dénoncé la naïveté de la révolte
rock, la récupération commerciale dont elle aurait fait l'objet.
Mais est-ce bien de cela qu'il s'agit ?
Cet ouvrage explore une autre hypothèse : celle d'une identité
structurelle entre les objectifs de la culture rock et l'organisation
capitaliste de nos sociétés, une convergence fondée
sur la stratégie du slogan et du star-system, sur la provocation
et l'outrance. Peut-on alors encore parler de rébellion rock ?
Quelles voix reste-t-il pour porter le refus de l'autorité, du
conformisme et du statu quo ?