Le présent essai tente de briser le carcan des idées reçues sur
une «évidence» démocratique. Au-delà du mot galvaudé, usé et
abusé par une rhétorique incantatoire, l'auteur veut retrouver un
socle philosophique solide, sur lequel bâtir un véritable
gouvernement «du peuple, pour le peuple et par le peuple».
Ce faisant, il va chercher ses fondements chez les auteurs
contemporains qui ont réfléchi avant lui à des questions de société.
Ce sont avant tout les analystes américains, comme Searle et
Austin, les penseurs de l'Ecole de Francfort, comme Jürgen
Habermas, ou encore des penseurs systémiques, comme Niklas
Luhmann, qui inspirent ses investigations.
Mais au-delà des références à une analyse structurante,
l'auteur nous conduit à travers une foule de détails concrets,
d'exemples immédiats, lesquels donnent à son texte une brisance
exceptionnelle par leur référence continue à l'actualité. Il
démasque les leurres d'un discours pseudo-démocratique, les
avatars d'une dérive politique dangereuse, notamment en ce qui
concerne la prépondérance que prend le pouvoir exécutif sur le
pouvoir législatif dans les Etats modernes.
Un chapitre spécial est consacré à retracer les vicissitudes
d'une Europe en mal d'unité.
Enfin, sans se limiter à une critique déstructurante, l'auteur
cherche aussi à proposer des remèdes aux maux qui rongent la
démocratie contemporaine.
Cela donne un livre chargé d'actualité, passionnant à lire,
surtout par la manière peu courante dont il lie un discours
philosophique fondateur à la dialectique du concret.