La dépendance est un élément qui impacte nécessairement la nature des relations
qu'entretient une personne avec son entourage.
La mise en place des aides devenues nécessaires au quotidien transforme progressivement
et généralement, sans qu'ils en aient réellement conscience, les aidants familiaux
et/ou professionnels en organisateurs d'aide (caregivers disent les anglo-saxons).
Les aidants se retrouvent inévitablement devant des choix cornéliens car leurs décisions
oscillent entre respect des demandes et des choix de la personne vulnérabilisée,
c'est-à-dire de son autonomie, et réussir à réaliser un accompagnement «sécure».
Observés de l'extérieur, leurs agissements tendent de plus en plus à être qualifiés
en acte de maltraitance de façon inepte et moralisatrice créant parfois une réelle
maltraitance chez les aidants.
Réinterroger ces situations à partir du concept de relation de traitance permet
de dépasser le clivage, protecteur pour les uns et dévastateur pour les autres, généré
par l'idée de maltraitance.
Ouvrant à un questionnement éthique qui seul peut permettre aux aidants de mesurer
la pertinence de leur positionnement et de guider leurs choix, le concept
développé dans cet ouvrage se propose de donner des repères pour faciliter la relation
d'aide dans le quotidien, en invitant à interroger la violence parfois «protocolisée»
de l'aide apportée aux personnes en situation de fragilité et de vulnérabilité.