La « langue » est l'un des enjeux majeurs des luttes identitaires, culturelles et politiques, notamment depuis un demi-siècle, en Corse comme dans de nombreuses parties du globe. L'émergence de langues dominantes, voire hégémoniques, celles en particulier des Etats-nations dès le XIXe siècle, n'a fait qu'exacerber les antagonismes et a ouvert la voie à des combats « identitaires » qui ont pris diverses formes : sociétale, institutionnelle, universitaire, politique et parfois « armée ».
Dans cet ouvrage, l'auteur, enseignant-chercheur, nous donne à comprendre à quel point cette question linguistique recouvre, en fait, un champ d'investigations et d'interventions bien plus large qui entraîne dans son sillon l'ensemble de la société à travers ses forces économiques, éducatives, historiques, institutionnelles, philosophiques, citoyennes, ses mythes, ses représentations, ses désirs, ses fantasmes quelquefois... Car le fait langagier est un fait éminemment social et donc éminemment politique.
Partant du terrain corse, cette analyse sans concession - à la fois historique et contemporaine - de la minoration offre au lecteur une somme de clés de compréhension et d'arguments en faveur des langues minorées, afin de s'opposer à l'arbitraire de la domination, pour un inonde ouvert à la diversité linguistique et au profit d'une identité plurielle reconnue, avec ce souci pennanent chez l'auteur d'analyser les raisons politiques et sociales constitutives de la minoration tout en suggérant de possibles voies de sortie, ce qu'il appelle l'« émancipation ».
Ce livre, composé de plusieurs de ses articles parus dans des ouvrages collectifs ou des revues scientifiques internationales reconnues, témoigne tout autant du chemin parcouru sur la question que de celui qui demeure à faire. Un itinéraire est tracé...