Religieux, maîtres spirituels, philosophes, gourous, tous ont toujours eu en commun la quête de la vérité absolue, que certains nomment Dieu. Mais les uns et les autres ont tôt fait de se persuader, et de vouloir nous persuader, qu'ils sont les seuls à pouvoir montrer la voie qui mène à cette vérité dont ils se disent les détenteurs.
Allant à l'encontre de toutes ces pratiques, Krishnamurti déclarait, dès 1929, que «la vérité est un pays sans chemin». Cette affirmation paradoxale, étonnante, pouvait sembler choquante dans la bouche de celui en qui beaucoup voyaient un guide spirituel de grande envergure, voire un nouveau Messie. Cela ne fut pas un obstacle à l'immense succès de son enseignement, qu'il continua de dispenser dans le monde entier jusqu'à sa mort en 1986. Cette vérité, pour laquelle il n'est pas de voie toute tracée, cette vérité qui n'est pas statique, Krishnamurti ne prétend ni la détenir, ni la transmettre. Il nous invite à la découvrir par nous-mêmes, en partant des faits mis au jour grâce à une observation lucide et à une exploration intérieure sans concessions ni illusions.