Croiser la notion de violence et la figure du combattant peut sembler une évidence. Physique, verbale, psychologique ou encore symbolique, qu’ils l’exercent contre d’autres combattants ou des civils ou bien qu’ils la subissent, la violence est consubstantielle à l’état de combattant et à son mode de vie. Présente depuis que l’homme fait la guerre, ses formes, ses manifestations et ses sens ont évolué et diffèrent selon les époques, les lieux et les conflits. C’est aussi le cas de sa perception et de sa caractérisation, car chaque société, chaque groupe, voire chaque individu, l’évalue et cherche à l’encadrer selon des normes qui lui sont propres. Fruit d’une réflexion historique reposant sur l’articulation des échelles humaines, institutionnelles et étatiques, et d’un souci constant de contextualisation, cet ouvrage apporte sa pierre à l’édifice de la compréhension de la violence guerrière perçue au travers de ses raisons, de ses logiques, voire de ses stratégies. Ses auteurs l’abordent comme un objet construit, pratiqué, voire instrumentalisé et cultivé par les combattants, les groupes armés, les armées et les États des champs de bataille de la guerre de Cent Ans aux affrontements contemporains du Sahel.