L'écriture d'Antoine Émaz est un appel d'air : ce qui fait plus qu'une bouffée, même si la littérature dans son inutilité socio-économique peut au moins servir à respirer, à retrouver un rythme, à vivre, quoi ! C'est un appel à ouvrir grandes les fenêtres du langage, donc de la pensée, mais aussi un appel à dégager. Oui, avec Antoine Émaz, ça dégage : les conformismes, les certitudes, les assises mêmes - je ne parle pas des assis qui partent dès la première ligne ! Et en même temps, ça pénètre : de l'air, c'est-à-dire un langage neuf, une relation sans savoir, c'est du poème qui tient tout seul, à hauteur d'homme, dans ce double mouvement de pénétration/dégagement, mouvement éthique et poétique, politique aussi ! D'un même appel, de l'air fait un poème de vie. Une urgence de tous les instants pour l'infini de l'humain dans nos vies.