De l'eau glacée contre les miroirs
Le narrateur, lauréat d'une bourse de voyage, choisit pour quelques mois de séjourner en Égypte. Et plutôt que de rapporter le récit convenu du voyageur, il décide d'inviter la mémoire de ses morts intimes au Caire : le premier mort de l'enfance, un vieillard sans visage, le premier amour d'adolescence, Hervé Guibert, à La Rochelle, et plus tard l'amitié de Roland Barthes, d'autres amis, d'autres amants, ses parents.
L'ironie fataliste et la mélancolie fêlée des Égyptiens accueillent le mémento intime et offrent un reflet amical à ce portrait finalement sans concession d'une certaine génération occidentale.
On n'oubliera pas non plus les portraits égyptiens de Denis Dailleux, vigies bienveillantes postées en tête de chaque chapitre et la belle photographie d'Hervé Guibert adolescent qui termine le livre.