« Kurdes, Afghans opposants aux talibans, Ukrainiens. Trois peuples menacés, parmi d'autres, dans leur existence, dans leur culture, leur histoire, et qui témoignent d'un point commun : un étonnant esprit de résistance. Les livres et les reportages m'ont conduit dans leurs maquis ou sur leurs lignes de front, et je constate depuis des années cette incroyable capacité à lutter contre l'oppression, par les armes, par la bravoure, par les lettres et la culture. Contre l'oubli aussi.
Depuis plus de vingt ans, ces parallèles entre des peuples en lutte m'ont fasciné, comme si une correspondance singulière existait entre la volonté et la pratique du combat pour l'émancipation et contre la tyrannie. Une correspondance qui construit une réflexion politique et philosophique sur le courage et la volonté de liberté. [...] L'engagement [...] est la grande affaire de ces combats-là, et sans nul doute l'une des grandes espérances du siècle. L'humanisme, oui, osons le dire et le rappeler, contre le totalitarisme protéiforme. Et le combat de ces esprits de la résistance incarne au plus haut point le respect de la dignité face à la barbarie. Après le siècle des quatre génocides, une antienne pour le siècle à venir. »