De l'extinction des peuples naturels
Georg Karl Cornelius Gerland (né à Kassel en 1833, mort à Strasbourg en 1919) était titulaire de la chaire de géographie à l'université de Strasbourg (alors en Allemagne) en 1875. Au cours de ses trente-cinq années de fonction, il y enseigna les sciences de la religion, l'ethnologie, la géographie mathématique, la cartographie, la géographie des organismes, la géographie descriptive et la géophysique.
Il a rédigé en 1868 le texte, dont la traduction est ici présentée, De l'extinction des peuples naturels (Über das Aussterben der Naturvölker). D'abord dominés en Amérique du Sud par l'avidité de richesses et la fureur religieuse, les contacts se pacifient dans un deuxième temps (conception paternaliste du « bon sauvage » d'inspiration rousseauiste), mais évolueront vers une conception colonialiste plus dure qui aboutira à l'esclavage et au racisme. Dans ce texte, Gerland étudie la genèse de ce qu'il appelle l'extinction des peuples naturels, ce qui consiste à considérer une à une les causes pathogènes, et surtout le contact avec les Occidentaux, qui ont pu faire basculer des civilisations antiques (Amérique du Sud). Il est bien éloigné du ton grand seigneur des colonialistes et considère la civilisation occidentale comme susceptible d'« élever » pacifiquement les autres civilisations. Ce texte est important à une époque où l'occident se penche sur le racisme, l'esclavage et le colonialisme.