Cinéaste éclectique, passant sans difficulté d'un genre à l'autre, Steven Spielberg a trop souvent la réputation d'un réalisateur de grand talent mais aux idées simples, voire pauvres. Or, un examen un tant soit peu attentif de ses films révèle une véritable profondeur de pensée. Humaniste convaincu, Spielberg n'en reste pas moins obsédé par l'inhumain mais révèle un optimisme teinté de pessimisme, une lumière voilée par les ténèbres. L'étude d'un corpus circonscrit permet de mettre au jour une éthique et une métaphysique nuancées : loin de tout dogmatisme, l'humanisme spielbergien veut croire en l'homme, tout en étant lucide sur la difficulté d'une réconciliation de ce dernier avec lui-même et avec le monde.