Ukraine, 1917.
70 000 soldats austro-hongrois, mais de nationalité tchèque et slovaque, profitent de la révolution russe pour s'enfuir des camps de prisonniers tsaristes où la guerre les a jetés. Leur but : rejoindre les troupes alliées sur le front Ouest afin d'obtenir, à terme, la création d'une république tchéco-slovaque. Un seul moyen : s'emparer du Transsibérien pour rejoindre Vladivostok où ils comptent s'embarquer pour l'Europe.
Commence alors une véritable odyssée ferroviaire, s'étalant sur trois années et des milliers de kilomètres, au milieu du chaos de la guerre civile enflammant l'ancien empire des tsars. C'est l'histoire d'une nation en marche, au sens propre comme au figuré.
Au bout de la voie, leur cri de guerre deviendra redite : « Svoboda ! liberté ! »...
Prague, automne 1938.
Josef Cerny, dit « Pepa », professeur d'arts plastiques, apprend les accords de Munich et imagine sans peine la suite : la mort de la Tchécoslovaquie, son pays et cette république qu'il a contribué à faire passer du rêve à la réalité, vingt ans auparavant. Alors, il ressort ses vieux carnets de croquis et les écrits de son compagnon, l'écrivain Jaroslav Chveïk...
Tcheliabinsk ; 14 mai 1918.
Parti de Samara, le régiment de Jaroslav rejoint enfin les éléments avancés de la 1re division tchèque, parmi lesquels se trouve Pepa. Mais la joie de leurs retrouvailles va bientôt s'effacer devant les événements dramatiques de cette journée noire. Cette journée où, pourtant, pour ces milliers de soldats perdus loin de chez eux, tout a vraiment commencé...