De ton visage et quelques autres lieux
Gérard Vincent
Ce journal est la trace, le sillage d'une année bouleversée. Ecrire, aimer. Avancer vers une femme. La voir venir réellement au coeur même de ce qu'on écrit. Et ne pas en revenir. Être pris au jeu de sa propre consumation.
Myriam, Myriam, Myriam ! La folie amoureuse. Le parfum de Dieu sur le chemin d'une passion primitive. Inespérée, radieuse. Tous les chemins mènent à Lui, mais certains sont plus exaltants que d'autres. Chez les uns ce feu est enfer, chez d'autres il est paradis. C'est le presque inaccessible jardin de l'amour humain.
Il n'y a pas de règles et pas de guides attitrés pour entrer dans ce jardin, ni même pour en prendre le chemin. Mais quand on pose un jour les pieds sur cette route parfumée on ne peut plus rentrer chez soi, le petit soi « égolâtre », la pauvre maison en dur, immobile et décatie. Il nous faut le désert, la montagne, l'océan, les étoiles. Et le corps qui brûle à l'intersection du temps et de l'espace. La Vita Nuova n'est pas loin, on suit joyeux ses indications. On se consume et on se perd et puis un jour on retrouve en soi, Myriam, rafraîchissante et intacte la lumière de ton visage.