1994, Rwanda, un enfant, un génocide...
Mais comment passe-t-on de l'horreur génocidaire à la poésie ?
Quand l'imaginaire est réduit au cri et au silence par l'inimaginable, seuls des mots peuvent redonner corps au réel. Ceux des journalistes sont indispensables dans l'urgence, pour alerter, témoigner, recueillir ce qui peut encore être arraché à l'agonie. Le poète opère dans le temps de l'oubli, cette seconde mort. Matthieu Gosztola a entendu l'écho inapaisé de ces paroles suppliciées. C'est avec une parfaite mesure de leur portée universelle, sans complaisance horrifiée et sans compassion doloriste, qu'il leur restitue l'épaisseur et l'intensité qu'elles revendiquent pour demeurer à jamais audibles par ceux qui ont voulu les faire taire et par ceux qui n'ont pas voulu les entendre.