Décaméron
Le moment est venu de redécouvrir le premier de nos conteurs, Giovanni Boccace. Composé vers 1350, traduit dans l'Europe entière, imité, voire pillé, pendant des siècles, son Décaméron eut une postérité aussi prestigieuse qu'innombrable, de Chaucer à La Fontaine, de Molière à Potocki. Fuyant la peste qui décime Florence en 1348, sept jeunes filles et trois jeunes gens trouvent refuge dans une somptueuse villa toscane. Pendant dix jours, ponctués de concerts, de fêtes et de banquets, chacun s'efforce de divertir quotidiennement les autres par l'invention d'un conte. Ni l'émotion ni le tragique ne sont absents de ces cent récits, mais la tonalité d'ensemble, on le sait, est plutôt la galanterie - une galanterie prompte, naturelle, expéditive, que la traduction se garde bien d'édulcorer...