Pour Picasso, il n'y avait que deux sortes de femmes, déesse ou paillasson. Au-delà de la misogynie et de la provocation, le propos renvoie à une tension, que montre l'oeuvre, entre deux pôles dans la représentation du corps féminin : attraction et rejet, beauté et laideur, réalisme et acharnement pictural... Le conflit se noue à différents niveaux : celui d'une confrontation avec quelques mythes structurants (Vénus, Méduse, Baubô), celui d'une rencontre avec l'histoire de l'art (Rembrandt, Goya, Ingres, Manet, Courbet, entre autres), celui d'un corps à corps avec l'image peinte. Ici, au risque de s'y perdre, l'auteur choisit de rester au plus près de la toile, d'en explorer les détails, d'en chercher les moindres craquelures pour observer comment le corps féminin devient peinture.