Le feu et la déforestation sont au coeur de la société malgache. Ils
y alimentent depuis plus d'un siècle les réflexions scientifiques
et les discours politiques. Le tavy - traditionnellement culture de
riz pluvial sur défriche-brûlis de forêt dense humide naturelle -,
qui procède à la fois de ces deux éléments, en est la manifestation
la plus évidente, et pour cela sujet à polémiques. Accusé d'être la
cause de la déforestation, il est toujours largement pratiqué par les
paysans malgaches, qui y trouvent un bon compromis entre risque
climatique, disponibilité en main-d'oeuvre et sécurité alimentaire.
Dans un contexte aussi sensible, comment dresser le bilan d'un
siècle de recherches et d'interventions publiques et comment élaborer
de nouvelles propositions pour gérer au mieux les ressources
naturelles de l'île ?
Déforestation et systèmes agraires à Madagascar : les dynamiques
des tavy sur la côte orientale rend compte d'une étude à la fois historique,
agronomique et socio-économique de la pratique du tavy,
dont les résultats dépassent largement le cadre de l'île. Grâce à
cette étude, ce sont les perspectives sur la déforestation, les feux et
leur gestion, sur l'essartage, la culture sur brûlis et son évolution
qui se trouvent renouvelées. Le tavy traduit les relations entre la
société et la nature, entre les groupes sociaux à propos de la nature,
il révèle les dynamiques des systèmes agraires, il évolue et se diversifie
en fonction des constructions et des représentations sociales de
la forêt.