Déjouer le démon
Contre le temps vorace, la camarde aux aguets, que peut la littérature ? Déjouer le démon est la réunion d'un poème en prose, de notes d'atelier et d'extraits d'un journal. « On écrit toujours au-dessus de ses moyens, notait Georges Perros, on écrit toujours avec ce qu'on n'a pas. » Lorsqu'on écrit « ce qu'on ne sait pas écrire », déchanter est le risque. C'est ce qu'illustre ce livre endeuillé, où se combinent un exercice d'amitié, le portrait d'une ville et la chronique de sa composition. « On est allé trop loin pour renoncer à ce que l'on est. Au risque de l'imposture ou du ridicule, écrit Serge Velay, on aura fait tant bien que mal son métier de poète. Pour l'intention, la beauté du geste. »