À partir de quels événements, quels débordements incontrôlés en vient-on à se demander comment habiter à nouveau son corps ? La sensation du démembrement, de l'éparpillement de soi n'est certes pas nouvelle, mais elle est plus que jamais moderne.
Nous voudrions réintégrer ce corps qui nous échappe en un siècle où c'est la dépossession qui nous accable. Il reste l'enfance, cet immédiat du monde, que peut-être la poésie et la peinture parfois peuvent encore atteindre. Il reste l'autre à rejoindre, qui peut-être ne réclame qu'un geste. Il reste la nature, dans son indifférence parfois bienveillante, pour tenir à distance la barbarie.