Porter un fusil est une honte. Revenir de Verdun
cette phrase en tête en prouve-t-elle pas que la vie
finit toujours par prendre le dessus ? La guerre peut
avoir du bon lorsqu'elle transforme les hommes au
point de faire d'eux ses plus farouches ennemis.
Mon grand-père aurait-il pu imaginer que l'un des
siens, bien des années plus tard, parviendrait à
cette conclusion ? Pouvait-il se douter que ses
enfants, ses petits-enfants et peut-être même ses
arrière-petits-enfants feraient siennes ses paroles ?
Qu'ils considéreraient avec répulsion les sinistres
marionnettes vêtues de kaki ?